Le Commencement

Alain Cournoyer, mieux connu sous le pseudonyme d’Alvaro, grandit à St-Ignace-de-Loyola, un petit village coquet et paisible longeant les rives du fleuve St-Laurent, à quelques minutes de Berthierville.  Il connaît une enfance heureuse et sans histoire, entouré de ses parents, de son frère aîné Fabien, de sa soeur cadette Danny et de ses oncles et tantes qui demeurent tout près.

À l’âge de 17 ans, il est un adolescent créatif et passionné de musique et des médias. Il songe d’abord à devenir animateur radio mais il hésite à faire le saut. Il occupe alors divers petits emplois, jusqu’au jour où une amie de sa mère, revenant d’un congrès de coiffure, lui parle de toute l’originalité et de l’effervescence grandissante du milieu de la coiffure à Montréal.  Une étincelle jaillit et tout devint alors clair pour lui : il deviendrait coiffeur et il serait le meilleur !

Ses parents lui offrent donc une formation à l’école de coiffure Zago.  Il y apprend à manier les ciseaux et à appliquer les toutes dernières techniques en coiffure. Pendant sa formation, Alain travaille dans une boutique de mode à Joliette. C’est d’ailleurs durant ses déplacements en train qu’il remarque à la Place Bonaventure le salon de coiffure Maxim & Jacques, où il postule pour son premier emploi alors que se termine sa formation. La semaine suivante, il y fait ses débuts en tant qu’assistant-coiffeur.  Il apprivoise ainsi l’art de la mise-en-plis haut de gamme…

L’endroit est fréquenté par plusieurs grandes vedettes et mannequins de l’époque. C’est ainsi qu’il a la chance de faire le shampooing de Dalida et la mise-en-plis de Mireille Mathieu.  Ces rencontres resteront gravées dans sa mémoire et lui donneront plus que jamais le goût du glamour et de l’extravagance…!

Six mois plus tard, il quitte et rejoint le salon de coiffure John, alors situé au coin De Maisonneuve et Guy.  Il y est également assistant-coiffeur mais est mentoré par le coiffeur en chef, Conrad, qui le prend sous son aile, lui apprend les trucs du métier et lui laisse les mettre en pratique. Une véritable formation intensive et professionnelle, en salon, qui s’étendra sur un peu plus d’un an.  Le jeune coiffeur fait alors ses preuves et gagne rapidement en popularité.

Le Tremplin

En 1976, le talent de la coiffure désormais bien ancré en lui et fort de plusieurs rencontres du milieu artistique et de la mode québécoise, Alain organise un défilé-coiffure à la discothèque Le Dôme, située sur la rue Sherbrooke Est.  Le jour même de l’événement, il fait la rencontre de l’une de ses idoles, la chanteuse et actrice Céline Lomez, qui lui demande s’il veut bien lui couper les cheveux.  Enchanté, Alain s’exécute et ose à son tour lui demander d’animer son défilé-coiffure le soir même, ce qu’elle accepte sur-le-champ.  L’événement, une première à Montréal, connu un succès retentissant ! Alain, passionné et excentrique, se fait remarquer des journalistes.

La couverture médiatique de l’événement, doublée des bonnes références de Céline Lomez, fait boule de neige.  Dans les semaines qui suivent, Louise Portal, Reine Malo, Donald Lautrec, François Cousineau et Marie-Lou Dion passent tous sur la chaise du coiffeur dont tout le monde parle.  Le milieu artistique s’ouvre davantage à lui…

En 1977, le magazine Madame approche Alain afin de produire un article où il y présentera quatre coiffures tendance. Désirant se démarquer d’un salon de coiffure de l’époque portant le même nom, il repique d’un roman le nom de l’un des personnages, en fait son pseudonyme et signe l’article : Alvaro.